Citation :
Je sais que tu aimes penser et analyser d'un oeil sec, sans affect, comme Napoléon sur le champ de bataille. Néanmoins, je ne peux accepter que quelqu'un qui se plaisait à citer Bourdieu sur Magic-Ville, évacue d'un revers de main la dimension sociétale de la réforme des retraites pour se focaliser sur sa dimension économique. Ta culture politique doit te servir à nous offrir une analyse plus ... profonde.
Quand on réflechis à la politique économique à l'échelle d'une nation, on ne dois pas tomber dans le pathos et dans diverses formes de compassions/pitié ou penser avec son coeur.
Il faut réfléchir avec son cerveau : On a telles données sur la table, on veut un système viable, souhaitable et réalisable.
Le rôle du politique c'est de devoir prendre des mesures et opter pour des solutions parfois dures mais nécessaires, quand bien même les mesures ne font pas plaisir à la majorité.
Certaines mesures ne sont pas faites pour être populaire. Les données macroéconomiques changent en permanence et le confort d'un temps peut très facilement être balayé par de nouvelles données qui rentrent en jeu.
Le peuple ne voit que son propre intérêt et son propre confort, sans regarder ce qui est viable et réalisable, il ne regarde que ce qui est souhaitable.
Le peuple se garde bien de savoir ce qui fait que notre système social obèse reste "réalisable", la plupart des français n'ont aucun idée de ce que représente le déficit budgétaire et les risques qu'ils provoquent à long terme.
J'aime le rappeler ici, quand Macron a fait exploser la dette de la France pour financer le Quoi qu'il en Coute, tous ses opposants l'ont accusé d'avoir fait n'importe quoi avec la dette, qu'il aurait mis la France en danger, etc..
Aujourd'hui, tous ses opposants l'accusent de vouloir assainir les finances de notre système qui, pour fonctionner, ne peux se passer de déficit budgétaire et donc d'accroissement de la dette. Ceci sous pretexte que la réforme est impopulaire.
La réforme aurait été impopulaire de toutes les manières qu'il soit, on en a déjà bien discuté sur ce sujet, j'ai fourni bon nombre d'arguments, de sources, de statistiques, je n'ai pas envie de me répéter.
Hades666 a écrit :
- Macron qui refuse de recevoir les syndicats à l’Élysée pour négocier,
Encore une fois je ne comprends pas l'obsession généralisé pour ça et je l'ai exprimé sur ce topic (ou ailleurs je ne retrouve plus).
Il faut être stupide et naïf pour croire qu'un compromis était possible.
Les syndicats ont dit "on discute mais pour les 64 ans c'est mort, on bouge pas". Ceci alors que Macron a basé sa réforme sur le fait de repousser l'âge légal de départ à 64 ans.
C'était une invitation à la discussion ça peut-être ? Macron leur a donc renvoyé le bras d'honneur et il a bien fait selon moi.
Citation :
- Activation de l'article 47-1 de la Constitution pour réduire la durée des débats à l'Assemblée Nationale,
A cause des 2542578254574 amendements déposés par la NUPES dans l'unique but de parasité le débat démocratique.
Citation :
- Activation de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution pour adopter sans vote la réforme des retraites,
Utilisation d'un outil constitutionnel qui est mal compris par l'opinion publique.
Le 49.3, comme Duhamel le dit si bien, dois se comprendre de cette manière : Pour cette réforme, je ne veux pas risquer le vote de l'assemblée étant donné qu'il n'y a pas de majorité claire, du coup, je fais adopter cette loi moi même en métant en gage mon gouvernement avec la motion de censure.
Donc on brule une étape classique pour la remplacer par un vote-sanction des députés en mettant en gage le gouvernement ainsi que l'entièreté de son projet politique.
Quoi qu'il arrive, l'assemblé natinale va voter pour rejeter ou non la loi, dans tous les cas, par le vote classique ou par le vote d'une motion de censure.
Sauf qu'avec la motion de censure, une déconvenu est plus grave car tous le gouvernement est remis en question.
Le 49.3 est fait pour balayer les incertitudes quand une majorité n'est pas clairement acquise.
Le peuple lui l'a compris comme un passage en force. C'est certe, brutal, vindicatif, mais à aucun moment la démocratie n'est baffoué, les députés ont totalement la possibilité de rejeter la loi et en plus de condamner le gouvernement.
Je ne vois donc pas ce qui pose problème fondamentalement.
Citation :
- Une intersyndicale unie comme jamais depuis 12 ans,
Ils ont saisi la perche qui leur était tendu pour renaître temporairement de leurs cendres.
Ca fait des années que les syndicats sont ringardisé et que les mouvement sociaux naissent sans nul besoin de leur intervention.
Ils ont donc saisi l'opportunité de paraitre comme des acteurs raisonnables du dialogue social.
Cela ne retire en rien que sur l'aspect national - je précise bien "national" car je n'ai pas du tout la même approche pour le syndicalisme local - les syndicats français sont un désastre et le dialogue social est complètement foireux.
En Allemagne y'a un vrai dialogue social, beaucoup plus sain. En France, les syndicats sont ultra-idéologisé trotkistes et ne veulent rien entendre, à part certains syndicats raisonnables comme la CFDT et la CFE-CGC.
Je n'accorde pas la même importance au syndicalisme que toi dans cette affaire.
Citation :
- Des grèves et manifestations réussies pendant des semaines,
C'est très subjectifs de dire que c'est réussi.
Le mouvement de grève faiblit depuis un moment. Ce qui a vraiment posé problème au gouvernement c'est surtout les actions individuelles et isolés de certains black bloc, la grève des éboueurs, le risque de blocage des raffinerie, mais les manifestations sont très loin de l'ampleur des Gilet Jaune, ce que je gouvernement redoutait vraiment.
Qu'on ne m'y méprenne pas, j'ai pas dit que les grévistes étaient seuls et contre l'avis général. Les instituts de sondage (que vous adorez critiquer) montrent que les français sont massivement pour la manifestation.
Mais au niveau des manifestations, c'était sympa mais ça s'essoufle.